Art—o—rama
with Maël Gros and Bianca Lee Vasquez
31 August — 3 September 2023
For this exhibition at Art-o-rama in Marseille, in our booth #1 in Editions section, we present works by Maël Gros and Bianca Lee Vasquez, who were featured in the gallery’s previous exhibitions. The selected works embody our continuous desire to weave links between the living world and the art world.
Flowers Drift by Maël Gros
En regardant ici les pots, les vasques, les gobelets et les bols, ce qui d’abord retient le regard c’est cette grammaire profuse de motifs en relief - si minuscules - et leurs inscriptions sur presque l’ensemble du contenant. Sur l’un d’eux une meute d’animaux semble courir sur les pourtours du galbe, comme si l’extérieur du pot devenait dans cette ronde fuyante provoquée par la chasse, le paysage concentrique de leurs élans. Le pot s’est souvent fait le support et subjectile des représentations, celles de fgures humaines, de scénettes, de bêtes, de récits, de monstres ou de plantes. Peut-être parce que la céramique dans cet usage à la mesure du quotidien était deux fois contenante : des mangers et des boires mais aussi en valeur d’ornement, des représentations.
L’usage de la céramique et des plantes ont toujours été conjointe, le pot en réceptacle accueillant les farines, les parfums, les onguents, les huiles et les alcools. Et par le décor, tout le champ de leur fguration possible. Sur les sigillées de Lezoux on retrouve ce qui semblent être des feuilles de vigne, d’acanthe, de palmier, mais aussi des feuilles et des feurs indéterminées se prolongeant en frises ou comme les rinceaux, en arabesques et enroulements. Le motif végétal à couvert la céramique, des sigillées de Lezoux, des porcelaines de Limoges, des céramique d’Iznik.
Représenter la fore, les plantes, peindre des feurs, modeler des feurs, tiges, feuilles, étamines, pétales, pistils, corolles. Représenter des plantes, des feurs, sans doute parce que c’est ce qui est le plus éloigné de nous,“Le monde des feurs est un infni lointain” le plus loin de nous et pourtant le plus immédiat, primordial, nourricier. La feur mobilise les attentions, feurs attractives, olfactives, ramenant vers soi les pollinisateurs par effuves et vagues de matrices odorantes. Par points de chaleurs, points de couleurs. La feur ne s’occupe pas de pénétration humaine ou si peu. La feur de la plante, ou la plante, s’occupe de pénétration animale, d’ouverture au vent, de chimie indispensable, de sucre vital, de dissémination.
La feur aménage la zone de contact, elle décide du rapprochement en sommités offertes. Le reste souvent si il n’est pas profus et indifférencié, est protégé en écorce, en tanin, en fbre, en poison, en épine.
La feur pour un temps très court capte le visible, elle le capte en le ramenant vers elle. Elle le déplie en champs de formes et de couleurs. Dérive des feurs: la feur un nœud vibrant, la feur réceptacle, feurs ouvertes elles sont des “réceptacles préparés eux-mêmes à recevoir” . Elles disent - “J’offre des bras qui s’ouvrent aux bras qui s’ouvrent” . Fleurs analogues, feurs naïves, des feurs odorantes et feurs de récit, magiquement détenantes, des feurs d’amour ou de ce qu’on voudra bien leur faire dire et part l’imagination ce qu’on veut bien leur faire être. Des feurs en bouquet ou sans bouquet, des feurs de terre.